« J’ai repris mes études 15 ans après mon BTS »

Après 15 ans de carrière dans le commerce et la grande distribution, où j’avais fait le tour des postes qui m’intéressaient, j’ai eu envie de me reconvertir.

Ayant un BTS communication des entreprises, j’ai cherché sur internet qu’elles étaient les poursuites d’études possibles. J’ai trouvé comme domaine intéressant, le marketing, et j’ai découvert qu’il y avait une école à Perpignan, l’IFC que je connaissais seulement de nom.

J’ai, donc, pris rendez-vous avec Mme Lagadec, la directrice, pour qu’elle me présente la formation : Bachelor Responsable Marketing Opérationnel permettant d’obtenir un Bac +3.

Cette formation m’intéressait beaucoup. Etant en poste à Super U à ce moment là, j’ai demandé à mon employeur de faire un CIF (Congé Individuel de Formation). Celui-ci a tout de suite accepté car il connaissait l’envie que j’avais d’effectuer une reconversion professionnelle. Les formalités étant faites, il fallait attendre la décision du FONGECIF, l’organisme qui finance les formations. Malheureusement, la commission a refusé mon dossier en donnant comme motif le manque de budget.

Malgré la déception, j’étais vraiment motivée pour réaliser cette
formation. J’ai décidé de la financer par mes propres moyens et j’ai demandé à mon employeur une rupture conventionnelle.

Le 18 septembre 2017 commençait une nouvelle vie pour moi, à 35 ans c’était un défi de reprendre mes études. Le changement a été radical. Mon passé dans les magasins consistait à courir partout, répondre aux clients, être appelée en caisse pour aider les collègues, travailler les week-ends, etc…

Mon passage à l’IFC a été totalement différent : 7h30 par jour à écouter un prof, faire des mises en scène et profiter de tous mes week-ends. J’appréciais déjà ma nouvelle vie et je ne regrettais en aucun cas mon ancienne vie professionnelle.

Les cours me plaisaient, les profs étaient sympathiques et comble de l’ironie : deux d’entre eux étaient plus jeunes que moi, la claque !

Le plus compliqué c’était de se retrouver dans une classe de vingt élèves qui avaient quinze ans de moins que moi. A l’heure où ces jeunes sont à l’ère numérique et prennent leurs cours sur leurs ordinateurs portables, moi je prends ma feuille et mes stylos. Je me souviens, à leur âge je changeais les cartouches de mon stylo plume et je collectionnais les billes qui étaient à l’intérieur !

C’était parti pour neuf mois d’études. Ce qui m’a plu et permis de rendre la chose plus facile, c’était le rythme entre stage et formation. Ainsi j’ai pu me retrouver dans un domaine familier, le milieu professionnel et je n’ai pas été coupée de mon ancienne vie. Trois jours de cours tous les quinze jours çà me convenait parfaitement. Le reste du temps je le passais en entreprise. J’avais trouvé mon stage dans une imprimerie à Rivesaltes, à 500 mètres de chez moi, que demander de mieux : je pouvais y aller à pied !

Finalement ces neuf mois sont passés à la vitesse de l’éclair, le stress montait crescendo avec la préparation du projet de fin d’études. Nous avions des inquiétudes, pour nous c’était l’inconnu car nous étions la première promotion de Responsable Marketing Opérationnel. Le 31 mai, nous rendions notre écrit et nous étions soulagés.

Il fallait également préparer la soutenance orale qui avait lieu début juillet. Ces trois jours d’oraux marquaient la fin de la première promotion des RMO et la fin des études pour moi.

De même, c’était le signe du début d’une nouvelle carrière professionnelle car j’avais reçu deux propositions d’emplois, deux mi-temps. Le premier, le matin à l’imprimerie où j’ai fait mon bachelor car le gérant était satisfait du travail que j’avais réalisé chez lui et de ce que j’avais pu apporter à son entreprise. Le deuxième, l’après-midi dans l’entreprise de ma sœur qui est grossiste alimentaire.

Dans les deux entreprises je fais du marketing, plus ciblé communication mais je suis très polyvalente et cela me plait car les deux activités sont différentes.

Le dirigeant souhaite m’embaucher à temps plein si j’arrive à développer
suffisamment son chiffre d’affaires. Je laisse un an pour voir si la situation me convient toujours car j’ai des projets personnels en tête.

Ah oui au fait, j’ai eu mon diplôme !